187 Review
by Phil St-Germain (philgal AT videotron DOT ca)March 5th, 1998
187
Drame social
**1/2 (sur ****) [moyen]
1997, 117 minutes
Réalisé par Kevin Reynolds
Mettant en vedette Samuel L. Jackson, John Heard, Kelly Rowan, Clifton Gonzalez Gonzalez, Karina Arroyave, Jonah Rooney
Écrit par Scott Yagemann
Produit par Bruce Davey et Stephen McEveety
Ce dernier film de Kevin Reynolds (qui a réalisé le tumultueux "Waterworld" deux ans auparavant) n'est pas mauvais et arrive à nous faire passer un bon moment (pas dans le sens "joyeux", vu le sérieux de l'intrigue). Le principal fait jouant contre lui, par contre, est la saturation du genre dans lequel il figure. En effet, les drames sociaux nous démontrant les
déboires d'enseignants dans des quartiers violents et délinquants sont presque chose commune, de nos jours, et celui-ci ne fait pas trop d'efforts pour déroger aux recettes habituelles.
Samuel L. Jackson, acteur ayant déjà fait sa marque dans plusieurs films, incarne ici Trevor Garfield, un enseignant en science. Nouvellement arrivé à l'école Whitney de New York, il met la main sur un bouquin étrange: à chaque page, il y est inscrit 187. Et ce livre lui est clairement destiné. Le hic est que "187" est un code policier signifiant un homicide. Lorsque Garfield va se plaindre au directeur de l'établissement qu'on en veut à sa vie, on lui dit de ne pas s'en faire. Pourtant, il est plus tard lâchement poignardé et ce, à dix reprises dans le dos.
Quinze mois plus tard, plutôt remis de ses blessures, il accepte de remplacer une enseignante à une école de Los Angeles. À première vue, l'ambiance des deux édifices est très semblable. Garfield se rendra bientôt compte qu'il vivra tout un calvers, voyant continuellement son autorité être mise en question. Il apprendra également qu'un collègue (John Heard) garde un fusil dans son bureau, au cas où, et qu'une autre (John Heard) a déjà reçu des menaces de mort. Ce sera bientôt le tour de Garfield, et il sera impliqué dans plusieurs incidents louches qui pourraient signifier la fin de sa carrière...
Malgré son assurance bienvenue, il faut avouer que l'histoire progresse de façon convenue, sans grandes surprises. Les personnages ne sortent pas de l'ordinaire: il y a beaucoup de remâchage de recettes connues dans la construction du récit. Toutefois, le scénariste arrive parfois à bien cacher son jeu, ce qui a une incidence sur le climat de tension. Quelques scènes sont particulièrement intenses, crédibles, et prenantes.
La facture du film n'a pas plu à tous. Kevin Reynolds a tourné ce drame avec des couleurs sombres et des lentilles faisant en sorte que tout semble plus foncé. Sa texture est donc différente de plusieurs autres, ce qui est un avantage malgré le fait que le tout peut s'avérer un peu distrayant de temps à autres. Je crois toutefois que ce choix du réalisateur a pour effet de rendre les situations plus palpables et concises.
Le principal problème des détracteurs du film est sa conclusion. Je dois admettre avoir été surpris par la voie avec laquelle les cinéastes ont mis un terme à l'histoire. Les dernières scènes sont intenses, mais il est à la fois difficile de bien saisir ce qui a poussé les personnages à agir ainsi. On est en droit de questionner la logique des motivations de ceux-ci. Néanmoins, je me dois de féliciter le scénariste pour avoir concocté une fin différente et innattendue, si étrange soit-elle. Nous pouvons se plaindre de sa brutalité, mais non de son audace.
Samuel L. Jackson ajoute cette performance à sa série de bons rôles. Il est possiblement l'atout numéro un de "187", nous gardant continuellement au bout de notre siège. Nous ne savons jamais comment Trevor Garfield va réagir: le regard de Jackson dans ce film est extrêmement puissant. L'équipe de comédiens de soutien abat du bon boulot en défendant habilement des personnages peu inspirés. Leurs efforts sont valables.
En résumé, ce n'est pas un film qu'il faut voir à tout prix, surtout si vous avez déjà visionné une production du genre ("Dangerous Minds" et "The Substitute" sont deux exemples flagrants). Lorsqu'on le compare à ces films, par contre, il n'est pas dans l'ombre. Offrant un nombre acceptables de moments efficaces, il n'est pas si mal.
Évaluation de Philippe St-Germain,
Copyright, 1998.
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