Dark City Review
by Phil St-Germain (philgal AT videotron DOT ca)March 4th, 1998
Dark City
Science-fiction
**1/2 (sur ****) [moyen]
1998, 103 minutes
Réalisé par Alex Proyas
Mettant en vedetteRufus Sewell, Kiefer Sutherland, Jennifer Connelly, Richard O'Brien, Ian
Richardson, William Hurt
Écrit par Alex Proyas, Lem Dobbs et David S. Goyer
Produit par Andrew Mason et Alex Proyas
Avant d'avoir visionné cette production, j'avais lu, dans certaines critiques, les comparaisons qu'établissaient les gens en question avec des films comme "Blade Runner" ou "Metropolis", au point de vue de la qualité visuelle. J'étais donc plutôt intrigué et mes attentes étaient assez grandes... mais en même temps, je ne me faisais pas d'illusions. Maintenant, je ne peux pas dire avoir été très déçu, mais je crois tout de même que "Dark City" aurait pu s'avérer une expérience de science-fiction plus mémorable.
Au tout début du film, nous sommes témoins de l'aspect cauchemardesque du monde dans lequel vivent les habitants de cette planète, une "planète bleue" où il fait toujours nuit. De plus, à chaque midi, tous les gens s'endorment... en fait, presque tous. Durant cette période de temps, il semble que des gestes bizarres sont commis. On nous présente ensuite le personnage central (Sewell), qui souffre d'amnésie, et qui apprendra un peu plus tard que son nom est John Murdoch. Les causes de ses failles de mémoire? Le Dr. Schreber (Sutherland), un énigmatique personnage, l'appel aussitôt pour lui dire qu'une erreur s'est produite et que sa mémoire ne lui reviendra plus. Intrigué, Murdoch scrute l'environnement et aperçoit avec panique le cadavre d'une prostituée dans sa demeure. Affolé, il décampe et tente de se cacher des authorités policières, incluant un détective (Hurt). Au cours de sa fuite, il croise le fer avec une armée de personnages étranges, vêtus de noirs et ayant le visage blanc, et possédant d'incroyable pouvoirs. Dans sa recherche, il en apprendra plus sur celle qui est supposée être sa femme, Emma (Connelly), sur le docteur, ainsi que sur ses propres souvenirs.
L'histoire de "Dark City" est plutôt frustrante. Elle progresse à un rythme étonamment vif, mais peu de péripéties arrivent à bien capter notre intérêt. Malgré ceci, il nous est possible de noter la brillance de certaines idées. Toutefois, c'est cette brillance passagère qui est le problème principal: on ne cesse de constater combien le film aurait pu être supérieur. Pour chaque minute impressionnante, par exemple, on doit se résoudre à en visionner une dizaine d'autres plus lassantes. Ça rend donc le film fort intéressant lorsqu'on repense aux meilleurs moments; mais en tant que tout, ça laisse à désirer.
J'ai eu beau trouver le film inégal, je ne peux passer sous silence l'excellent étalage d'effets spéciaux. Beaucoup plus beau que plusieurs des films de science-fiction à être sortis en salles récemment, le réalisateur Alex Proyas, un peu comme dans son précédent film ("The Crow", au cours duquel l'acteur Brandon Lee est décédé), nous offre un monde superbement conçu. Il est évident qu'il emprunte à un certain nombre de classiques de science-fiction, mais arrive à injecter dans sa planète un soupçon d'originalité rendant le tout très professionnel.
Donc, "Dark City" fait montre d'une intrigue mystérieuse et de trucages remarquables. Qu'est-ce qui, alors, m'empêche de le comparer avec quelques uns de mes films favoris du genre? Premièrement, le rythme n'est pas assez soutenu. Sa durée n'est pas trop longue: c'est plutôt qu'il y a de longues période de temps où rien ne se produit. Deuxièmement, l'équipe d'acteurs est louable, mais sans plus. Dans "Blade Runner", nous retrouvions de charismatiques acteurs tels que Harrison, Rutger Hauer et Edward James Olmos. Ici, les comédiens ne sont pas mauvais (notamment Kiefer Sutherland, qui semble s'amuser ferme), mais ce n'est rien pour écrire à sa mère. Finalement, le climat général est très froid: nous ne nous identifions à personne, et la tension n'est pas toujours au point.
Malgré ces problèmes, je me dois de recommander "Dark City" aux fervents amateurs de science-fiction recherchant une nouvelle production à se mettre sous la dent. J'ajoute toutefois un bémol: ne vous attendez pas à trop (en faisant exception de la qualité visuelle). Ce n'est pas un classique. Il contient quand même suffisamment de bons moments pour nous empêcher de tomber endormis comme les habitants de la planète du film.
Évaluation de Philippe St-Germain,
Copyright, 1998.
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