The Opposite of Sex Review

by Phil St-Germain (philgal AT videotron DOT ca)
November 6th, 1998

The Opposite Of Sex
Comédie dramatique
*1/2 (sur *****)
1998, 105 minutes

Réalisé par Don Roos
Mettant en vedette Christina Ricci, Martin Donovan, Lisa Kudrow, Lyle Lovett, Ivan Sergei, Johnny Galecki
Produit par Michael Besman, David Kirkpatrick
Écrit par Don Roos

Les gens qui me connaissant bien savent une chose: je deviens de plus en plus difficile à impressionner quand vient le temps d'évaluer
des nouveautés. Remarquez que je ne m'en vante certainement pas: au lieu de passer des heures extraordinaires dans une salle de cinéma, je dois me résoudre, plus souvent qu'à mon tour, à me tourner
les pouces. Ce n'est pas parce que je désire rabaisser tout ce qui défile sous mes yeux, mais je ne peux faire autrement lorsqu'un
film au potentiel considérable me déçoit. The Opposite Of Sex
est l'un de ceux-là, pas de doute là-dessus.

Parfois, je ne me rends compte que vers la conclusion qu'un long métrage n'a pas rencontré mes standards personnels de
qualité. Pour d'autres, cela se produit dès les premières
minutes. Pour The Opposite Of Sex, un indice évident me sauta en plein visage au cours des scènes initiales, alors que mes voisins hurlaient presque de rire. De mon côté, je soupirais. J'en avais marre rapidement et la formule du film ne me plaisait pas tellement, étant lassante après quelques développements.

The Opposite Of Sex fait montre d'une narratrice presque omniprésente, Dedee Truitt (Christina Ricci), une fille de seize
ans qui a l'habitude de mépriser son entourage. Malgré ses
efforts, elle ne peut comprendre ce qui peut pousser des gens à
être si idiots et ridicules. Après une mort dans la famille
(son beau-père), Dedee se dirige en Louisiane pour y rejoindre son demi-frère Bill (Martin Donovan) qui est homosexuel. À son
arrivée, elle se butte à Matt (Ivan Sergei), le conjoint de ce dernier. Matt étant beau bonhomme, Dedee aura tôt fait de le
séduire et de plonger la vie de couple de Bill au fond d'un
terrible cauchemar. La meilleure amie de Bill, Lucia (Lisa Kudrow), et l'autre copain de Matt, Jason (Johnny Galecki), viendront aussi se greffer à tout ce beau monde. Jason, désespéré, accusera
Bill de l'avoir molesté pendant son passage à l'école (son
bouc émissaire est enseignant), ce qui permettra à Bill de
recevoir beaucoup de temps d'antenne (il aimerait s'en passer). Dedee sera enceinte mais se fera un plaisir de garder l'identité du
père bien secrète, ce qui causera encore plus de remous.

Quand je dis «narratrice omniprésente», je ne mens pas: la
chère Dedee ne cesse de parler. Elle commente plusieurs des développements du film à l'avance, en décrit d'autres qui ont
lieu pendant le même moment, et se permet d'émettre son opinion
sur le film! C'est quelque chose qui, à mon sens, n'est pas terriblement efficace. Plutôt que d'être hilarants, ces moments m'ont paru insistants, perçants, bref, pas très
intéressants. Pendant une scène, par exemple, un coup de feu est entendu. La caméra se dirige (lentement) vers le lit où Dedee
et son copain sont couchés. Ils ne bougent pas, et le suspense est de savoir qui, des deux, a reçu le coup. Bien sûr, Dedee ressort gagnante: «Voyons, je suis la narratrice, vous ne croyez tout de même pas que j'allais mourir?!» lance-t-elle, piquée au
vif. Premièrement, qu'elle visionne Sunset Boulevard (où le narrateur est définitivement mort), et deuxièmement, un peu de silence, parfois, est plus approprié. C'est le but recherché par
le scénariste Don Roos, par contre.

Mais l'humour est tellement subjectif! Il serait stupide de ma part de dire que The Opposite Of Sex n'est pas amusant, point à la ligne; d'ailleurs, ce n'est pas ce qu'on pensé les quinze personnes avec lesquelles j'ai assisté à la projection du film. J'apprécie
un humour cynique, certes, mais celui de ce long métrage ne m'a pas convaincu. Au cours du premier tiers, j'ai, à quelques reprises, échappé un fou-rire, mais rien ne trop sérieux. Plus The
Opposite Of Sex progressait, plus mon intérêt diminuait.

Mais rien, et je dis bien rien, n'aurait pu me préparer à la
lenteur de la dernière demi-heure. Le ton du film se transforme alors sèchement, passant de la satire féroce au drame
existentiel. Avant d'enfin voir le générique de fin défiler
devant notre regard fatigué, chaque personnage y va de sa petite réflexion à propos du sexe. On doit se taper le jugement de tous
les principaux protagonistes, et l'addition que leurs commentaires amène est malheureusement négligeable... et extrêmement
soporifique.

Si la conclusion est trop longue, le reste est également
ankylosé. Roos farcit son scénario de centaines de petits
événements et dilemmes qui perdent de leur impact dans l'espace
de quelques scènes. Si certains films souffrent d'un scénario simpliste et vide, celui de ce long métrage est trop foisonnant, si une telle chose est possible. Trop de personnages, trop
d'éléments superflus.

J'ai jonglé avec l'idée d'attribuer ** à The Opposite Of Sex
pour une raison: la présence et le jeu de Christina Ricci qui,
rôle après rôle, continue d'impressionner toute la galerie
(moi y compris). Elle s'embarque régulièrement dans des
rôles éprouvants, ce qui est encore le cas dans ce film, et elle incarne Dedee avec une fougue très intense. Elle est clairement le centre d'attraction du projet entier. Il est étonnant de voir évoluer Lisa Kudrow dans la peau d'une femme troublée et
sérieuse, surtout après l'avoir vue si longtemps personnifiant
une fille peu brillante dans Friends. Elle est méconnaissable! Les hommes sont plus fades et routiniers, même si Martin Donovan et
Ivan Sergei touchent à certains moments les bonnes notes.

Je ne pourrais dire que The Opposite Of Sex est dépourvu d'originalité, puisqu'à part la tactique de la narration omniprésente, l'ensemble évite plusieurs clichés. Mais je
n'ai pas apprécié le ton. Ce long métrage est excessivement
absurde, ce qui ne m'aurait point ennuyé si l'histoire n'avait pas été aussi chargée et maniérée. En voulant nous en
mettre plein la vue, le scénariste-réalisateur Don Roos nous a
servi une production inégale et trop mouvementée pour son propre
bien.

Évaluation de Philippe St-Germain,
Copyright, 1998.
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http://www.geocities.com/SunsetStrip/Stage/3273/index.html

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