The Sweet Hereafter Review
by Phil St-Germain (philgal AT videotron DOT ca)March 3rd, 1998
The Sweet Hereafter
Drame psychologique
**** (sur ****) [remarquable]
1997, 110 minutes
Réalisé par Atom Egoyan
Mettant en vedette Ian Holm, Sarah Polley, Bruce Greenwood, Tom McCamus, Gabrielle Rose
Écrit par Atom Egoyan (inspiré du roman de Russel: Banks) Produit par Atom Egoyan et Camelia Frieberg
"The Sweet Hereafter" a possiblement été le film le plus apprécié de la part des critiques professionnels. Ce dernier drame du scénariste, co-producteur et réalisateur canadien Atom Egoyan, est en fait un film extraordinairement puissant, avec des images et des personnages restant gravés à notre mémoire pour une longue période de temps. Injustement ignoré dans la catégorie du meilleur film aux Oscars, cette production est une des plus solides de la décennie, un film aux multiples qualités.
Au début du film, on nous présente Mitchell Stevens (Ian Holm), qui, dans un lave-auto, reçoit un appel de sa fille Zoe. Il a depuis longtemps des difficultés de communication avec cette dernière aux prises avec des problèmes de drogues. Il vient à Sam Dent dans le but de défendre les intérêts des parents ayant perdu leurs enfants dans un terriblement accident d'autobus: plus d'une vingtaine de jeunes s'y trouvaient, et seulement une adolescente a survécu, Nicole (Sarah Polley), en plus de la conductrice Dolores (Gabrielle Rose). Nicole, aspirant à une grande carrière de musicienne, voit ses rêves s'envoler: elle a perdu l'usage de ses jambes après l'accident. Histoire d'en savoir plus sur les événements, Stevens ira faire une ronde de petites "entrevues" avec les gens ayant un lien direct avec la tragédie. Bien que certains se rangent de son côté sur le cas, Mitchell verra que son travail sera ardu s'il espère arriver à racheter ne fut-ce que quelque peu les pertes subies par les victimes. De plus, il apprendra quelques détails pour le moins surprenants sur la vie des habitants de la ville...
Le style avec lequel Atom Egoyan nous raconte cette histoire s'apparente avec celui utilisé par John Sayles dans son film "Lone Star". Si vous avez lu ma critique du film de Sayles, vous savez qu'il ne m'a pas trop impressionné. La principale raison était qu'il y avait trop de personnages n'apportant rien sortant de l'ordinaire à l'intrigue. Dans "The Sweet Hereafter", toutefois, tous les individus croisant notre regard sont superbement développés, totalement crédibles, et toujours intéressants. Ils aident à faire progresser le récit sans cassures. L'ensemble n'est pas non plus tourné de manière conventionnelle: Egoyan n'hésite pas à se promener dans le temps. On n'assiste pas à toutes les péripéties "en direct", mais petit à petit, saisissant à chaque fois un moment opportun. Contrairement à certains autres cinéastes, il fait confiance au public et dirige subtilement, ne nous lançant pas à l'écran des indices évidents. Son usage des décors naturels est également admirable. Cette affirmation n'a aucun lien avec l'argent: ce film a été tourné sur un budget minime. Mais les paysages d'hiver qu'il nous présente sont merveilleux, et accompagnent à merveille les développements du scénario.
Plusieurs ont soulevé une grande erreur dans les nominations aux Oscars de cette année: l'omission de Ian Holm dans la catégorie du meilleur acteur. Je suis entièrement d'accord. Il mérite davantage une place que Jack Nicholson pour le film "As Good As It Gets". Holm façonne un personnage crédible à 100 %, un honnête homme pourtant profondément tourmenté. Son avocat établit un certain parallèle avec sa propre situation avec sa fille ainsi que le drame vécu par les parents venant de perdre leurs enfants. Il joue de façon vraiment sensible et ses émotions sont palpables. Tous les autres comédiens sont remarquables, plus particulièrement Bruce Greenwood, dans le rôle d'un père à multiples facettes ayant perdu ses jumeaux au combat, et Sarah Polley dans le rôle de la jeune fille secrètement abusée par son père qui pourrait livre le témoignage le plus important.
Le rythme du film est parfait, et dans tous les sens du terme. Pour ainsi dire, aucune minute, aucune seconde n'est gaspillée. Il est très rare que je puisse visionner un film sans regarder ma montre: en fait, ça ne s'était jamais produit. C'est normal, parce qu'il est pratiquement impossible qu'un film de plus de 90 minutes n'ait aucune faille de rythme. Même les meilleurs sont sujets à quelques relentissements. Pourtant, je n'ai jamais eu l'envie de me retourner vers ma montre lors de ce drame. Mené d'une main de maître du début à la toute fin, tout coule. Il faut le voir pour le croire!
Ce film m'a donc vraiment impressionné. Je vais sous peu lire le livre qui a inspiré cette réussite. Après l'avoir vu, je dois avouer que je me ferai un point d'honneur de louer les anciens films d'Atom Egoyan. Je doute qu'ils soient supérieurs à ce grand film, mais je ne crois pas me tromper en vous disant que ce cinéaste à tout un futur devant lui. J'ai bien hâte d'aller voir son prochain projet, et je vous recommande celui-ci sans aucune hésitation!
Évaluation de Philippe St-Germain,
Copyright, 1998.
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